Une maison ancienne a-t-elle une bonne valeur sur le marché immobilier?

Les résidences patrimoniales bien entretenues possèdent généralement une bonne valeur de revente, mais toutes ne sont pas logées à la même enseigne : bien des facteurs entrent en ligne de compte…

La valeur sur le marché dépend de différents facteurs, dont le prix demandé et l’apparence de la maison, mais avant tout de sa localisation. Une belle maison sur un terrain quelconque dans un coin peu intéressant n’aura pas systématiquement une grande valeur. À l’inverse, l’intérêt d’une propriété ancienne peut croître considérablement en fonction de l’installation ou de l’agrandissement d’un aménagement public, comme ce fut le cas il y a un certain temps dans les quartiers avoisinant le marché Jean-Talon à Montréal.

Quelle est alors la plus-value d’une maison patrimoniale bien entretenue ? Il n’y a pas de réponse absolue, mais le prix peut être jusqu’à 25 % supérieur, sinon un peu plus, à celui d’une maison ordinaire équivalente dans le même secteur.

Un supplément d’âme

En ce qui a trait à l’aspect extérieur, un toit d’ardoise, des gouttières en cuivre et une maçonnerie élaborée constituent généralement des atouts. Bien entendu, l’aspect intérieur compte aussi pour beaucoup. On s’intéresse en particulier aux belles boiseries d’origine, aux moulures d’époque, aux planchers de bois franc et aux plafonds hauts. En fait, la clientèle de ces types de produits recherche une maison dont les attributs distinctifs lui confèrent ce qu’on appelle « une âme ». On recherche la prestance, la luminosité, les espaces de rangement, le confort, le luxe, le plus souvent un mariage heureux entre l’ancien et le moderne. L’état et la qualité de la rénovation des toitures, des revêtements extérieurs, de la plomberie et des installations électriques sont pris en compte, notamment par les acheteurs qui préfèrent l’option clé en main. Le prix de vente reflétera donc l’impression laissée par ces éléments.

Un bon potentiel, mais…

Certains acheteurs peuvent être rebutés par l’importance des travaux à exécuter dans une maison ancienne. D’autres préfèrent au contraire une maison à restaurer entièrement ou partiellement, pour y faire des travaux correspondant précisément à leurs attentes ou bien pour ne pas se retrouver avec une propriété mal rénovée ou rénovée avec mauvais goût.

Dans tous les cas, les futurs acheteurs seraient bien inspirés de considérer les coûts qui seront engagés dans une maison moins bien entretenue, et ce, quel que soit son potentiel. Le facteur « tant-qu’à-yêtre » fait que certains travaux en entraînent obligatoirement d’autres, ce qui occasionne des dépenses imprévues. Le recours aux artisans ou aux entrepreneurs spécialisés et l’achat de matériaux peuvent être coûteux; les acheteurs avisés doivent en tenir compte.

Un intérêt manifeste

Il semble qu’une nouvelle génération de propriétaires manifeste un intérêt accru pour la rénovation « patrimoniale ». Ces ménages sont motivés : on les voit remplacer des escaliers en aluminium par du fer forgé ou du bois, plus en accord avec les matériaux et le design d’origine. Certains installent des portes et fenêtres qui imitent les modèles anciens.

D’autres font refaire la maçonnerie, les corniches ou les boiseries extérieures au goût d’autrefois. D’autres encore, qui apprécient la vie urbaine, cherchent des duplex avec le projet de les convertir en cottages de manière à avoir un espace habitable convenant mieux à leurs besoins.

C’est une tendance dont on peut se réjouir, d’autant plus qu’elle bénéficie à tout le monde : une maison adéquatement bichonnée contribue à embellir son quartier et à nourrir la fierté et le sentiment d’appartenance de l’ensemble de ses résidants.

Suivant son goût et son intérêt, un acheteur trouve habituellement son compte en acquérant une propriété au cachet patrimonial, mais il ne faut pas oublier que les conditions du marché immobilier peuvent changer et être moins favorables aux vendeurs. Les nouveaux propriétaires pourraient faire face à des périodes d’appréciation plus longues que ce que nous avons connu ces dernières années…