Les ouvrages décoratifs en plâtre peuvent faire peau neuve
C’est au staffeur, ou plâtrier d’ornement, véritable métier d’art, que l’on doit les ouvrages décoratifs en plâtre, les corniches, corbeaux, rosaces, bas-reliefs, plafonds suspendus et colonnes, si caractéristiques des édifices construits au Québec entre le 19e siècle et le milieu du suivant.
Le modernisme ayant eu raison de nombreux intérieurs traditionnels, les ornements qui demeurent méritent d’autant plus d’être préservés. Ils peuvent être restaurés grâce à des techniques ancestrales dont la survivance est assurée par des artisans qui savent les actualiser, comme Daniel-Jean Primeau. Ces ornements ne sont donc nullement condamnés à être remplacés par des matériaux industriels composites standardisés.
Les lacunes dans les corniches sont reconstituées fidèlement, sur place, de la même manière qu’elles avaient été créées, par traînage. Dans un premier temps, le plâtrier relève minutieusement le profil de la moulure pour le découper dans une feuille d’acier. Une pâte de plâtre est appliquée au mur ou au plafond et façonnée en l’extrudant au moyen du calibre monté sur un traîneau qui est passé sur une glissière fixée au mur.
La restauration ou la sauvegarde d’éléments décoratifs plus élaborés se fait par moulage. C’est le cas des frises, plafonds suspendus, corbeaux, chapiteaux, caryatides et rosaces. Encore plus rares, ces éléments constituent un très précieux patrimoine architectural.
Ce qu’il est important de retenir, c’est que la plâtrerie retrouve peu à peu sa place aujourd’hui grâce aux solutions créatives qu’offre la souplesse du matériau.