Boiseries architecturales
Grâce à sa grande diversité d’essences, de textures et de densités, le bois permet de concevoir des ouvrages aux contours élaborés et aux profils variés. Au fil des époques, ce matériau, transformé en éléments de décor et de modénature, a joué un rôle important dans la définition du caractère stylistique des bâtiments.
De tout temps, le bois a servi à l’ornementation et au décor des toitures, des encadrements, des galeries et des structures en porte-à-faux, marquant ainsi les transitions et les points de rencontre entre différentes composantes. Que ce soit aux époques grecque, romaine, gothique ou victorienne, le bois était essentiel dans la conception d’un bâtiment, alors que la décoration, considérée comme enviable, traduisait les aspirations des propriétaires. Entre les années 1840 et 1900, c’était le matériau de construction le plus populaire en Amérique. Jusque dans les années 1940, on l’a abondamment employé pour le traitement décoratif du dernier étage, des rives des toitures et des pignons, comme en témoignent, par exemple, plusieurs bâtiments de la fin du 19e siècle dans la région de Rivière-du-Loup.
Plusieurs reproductions de catalogues datant du tournant du 20e siècle contiennent des illustrations de différents modèles d’ornements de bois élaborés pour les pignons, comme les frises décoratives ou les couronnements de faîtage. Ces ornements étaient vendus à l’unité à cette époque (où l’industrie de la construction offrait différents produits et matériaux à prix modique). Ces catalogues témoignent ainsi des multiples usages de la dentelle de bois : épis de faîtage, crêtes décoratives, bordures de rives des toitures, barrotins de garde-corps, ornementation des éléments en porte-à-faux ou en projection (porches, galeries, vérandas, logettes et oriels), couronnement des lucarnes et des ouvertures, ornementations particulières telles que les lambrequins, les retours de corniches, les consoles et les corbeaux, etc.
Racontant l’histoire de nos villes et villages, les photos anciennes montrent aussi à quel point certaines constructions, surtout résidentielles, arboraient fièrement cette dentelle de bois dont la facture et les dimensions dépendaient de sa fonction, de son emplacement sur la maison et de la nature de sa conception.